Modalité et évidentialité en Zaar, langue tchadique du Nigéria
de Caron, Bernard
Contenu: Le zaar est une langue tchadiques parlée par plus de 100 000 locuteurs au Nigeria, au sud de l'état de Bauchi. Le haoussa étant la langue régionale dominante, parlée par plus de 60 millions de personnes et largement utilisé dans l'éducation, l'administration et les médias au nord du Nigéria, tous les Zaar adultes sont bilingues zaar-haoussa. Ce document utilise le cadre théorique de la linguistique énonciative pour, à partir d'une étude de corpus, présenter une analyse de la relation entre la modalité épistémique, l'évidentialité (représenté en zaar par un quotatif) et un ensemble de trois particules assertives de fin d'énoncé. La modalité épistémique est à peine représentée dans le corpus, par le biais de l'auxiliaire ɗjaː 'pouvoir' et/ou la particule haoussa séj, 'il faut que...', empruntés au haoussa. La particule quotative tu est largement utilisée, et peut être renforcée ou remplacée par la particule haoussa wéj. Cette particule quotative indique que la prédication est affirmée par un locuteur différent de l'énonciateur, défini comme la source ultime de validation des valeurs référentielles de l'énoncé. L'auxiliaire ɗjaː et la particule séj permettent d'évaluer la probabilité que l'événement exprimé par la prédication se produise. Le quotatif zaar est neutre quant à la valeur épistémique de la prédication. La faible représentation de la modalité épistémique et son expression par des emprunts au hausa peuvent être expliqués par la présence massive de particules assertives finales qui limitent le recours aux jugements épistémiques. La particule eː apparaît avec les questions partielles ; aː est utilisé pour les questions totales; oː exprime la ré-assertion d'un énoncé qui a déjà été pris en charge par un autre locuteur, produisant des valeurs telles que l'approbation, la dénégation, l'ironie, la polémique, etc. En conclusion, cette présentation caractérise le zaar comme une langue où la modalité épistémique est dominée par l'activité dialogique. Thématique: Linguistique, langues Thématique spécifique: Evidentialité | Modalité | Enonciation (linguistique) Géographique: Nigéria Langue: Bauchi | ChadicType de document: Tiré-à-partLangue du document: françaisPays d'édition: FranceNote: Manuscrit auteur, publié dans "Les modalités épistémiques à travers la diversité des langues, Villejuif : France (2012)" Ressource en-ligne: Accès publicLocation | Call number | Status | Notes | Date due |
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AG Haudricourt
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Not for loan | Document électronique |
Manuscrit auteur, publié dans "Les modalités épistémiques à travers la diversité des langues, Villejuif : France (2012)"
Le zaar est une langue tchadiques parlée par plus de 100 000 locuteurs au Nigeria, au sud de l'état de Bauchi. Le haoussa étant la langue régionale dominante, parlée par plus de 60 millions de personnes et largement utilisé dans l'éducation, l'administration et les médias au nord du Nigéria, tous les Zaar adultes sont bilingues zaar-haoussa. Ce document utilise le cadre théorique de la linguistique énonciative pour, à partir d'une étude de corpus, présenter une analyse de la relation entre la modalité épistémique, l'évidentialité (représenté en zaar par un quotatif) et un ensemble de trois particules assertives de fin d'énoncé. La modalité épistémique est à peine représentée dans le corpus, par le biais de l'auxiliaire ɗjaː 'pouvoir' et/ou la particule haoussa séj, 'il faut que...', empruntés au haoussa. La particule quotative tu est largement utilisée, et peut être renforcée ou remplacée par la particule haoussa wéj. Cette particule quotative indique que la prédication est affirmée par un locuteur différent de l'énonciateur, défini comme la source ultime de validation des valeurs référentielles de l'énoncé. L'auxiliaire ɗjaː et la particule séj permettent d'évaluer la probabilité que l'événement exprimé par la prédication se produise. Le quotatif zaar est neutre quant à la valeur épistémique de la prédication. La faible représentation de la modalité épistémique et son expression par des emprunts au hausa peuvent être expliqués par la présence massive de particules assertives finales qui limitent le recours aux jugements épistémiques. La particule eː apparaît avec les questions partielles ; aː est utilisé pour les questions totales; oː exprime la ré-assertion d'un énoncé qui a déjà été pris en charge par un autre locuteur, produisant des valeurs telles que l'approbation, la dénégation, l'ironie, la polémique, etc. En conclusion, cette présentation caractérise le zaar comme une langue où la modalité épistémique est dominée par l'activité dialogique.
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